De Femmes socialistes à Femmes* socialistes

Lors de l’Assemblée des membres des Femmes socialistes du 20 février 2016, la majorité des membres présentes a soutenu l’amendement visant à ouvrir les Femmes socialistes aux femmes trans*. C’est pour cela que les Femmes socialistes s’appellent désormais Femmes* socialistes, symbolisant ainsi leur ouverture aux personnes trans*.

Les Femmes* socialistes luttent depuis toujours pour les droits des femmes* et contre la discrimination. Toutes les femmes* doivent être incluses dans cette lutte, peu importe à quoi elles ressemblent, combien d’argent elles possèdent ou d’où elles viennent. En premier plan doit figurer la question de qui est réellement concerné-e par le sexisme. En effet, la lutte contre le sexisme a été pendant bien trop longtemps centrée sur le vécu des femmes cisgenres. Ce dernier terme désigne les femmes à qui l’on a attribué le genre féminin à la naissance en raison de leur anatomie et qui, plus tard, se sont identifiées en tant que femmes. Il est pour nous clair que cette façon de penser à fait son temps. Aujourd’hui, la binarité entre homme et femme ne correspond pas à la réalité de tout le monde.

Cette ouverture des genres ne nie pas que les pressions liée aux genres spécifiques existent toujours. Le sexisme et la discrimination contre les femmes cisgenre sont évidemment encore d’actualité. Nous devons cependant reconnaître que les femmes trans* font face aux mêmes obstacles. En plus de cela, elles se retrouvent confrontées avec à une certaine hostilité envers les trans* – et ceci même, malheureusement, au sein d’organisations de gauche. Le féminisme pour lequel nous nous battons est un mouvement de libération. Il ne doit donc pas se limiter à la lutte contre l’oppression de seules quelques personnes : il doit reconnaître toutes les formes d’oppression et leurs effets dans la discrimination multiple. Les normes de la société et les structures patriarcales que nous, les femmes*, ressentons comme du sexisme sont vastes et diverses. Elles touchent toutes les personnes qui ne veulent pas s’y soumettre ou s’y adapter. Notre lutte doit donc viser la libération de toutes les (as-)sexualités, identités et de genre et tous les modes de vie qui souffrent aujourd’hui de ce patriarcat cis-sexiste et hétéronormatif.

L’astérisque est le symbole d’un changement vers un féminisme qui unit toutes les femmes*. Reconnaissons que la pluralité des genres dépasse la séparation en deux catégories. Lançons la discussion sur les identités de genre et osons nous affirmer comme l’organisation féministe que nous somme. Luttons pour que les personnes de tous genres et de toutes sexualités aient une vie libre. Et, surtout, invitons toutes les femmes*, qu’elles soient cisgenres ou trans*, à lutter à nos côtés.

Virginia Koepfli, membre du comité directeur Femmes* socialistes suisses