Discours de Valérie Piller Carrard, conseillère nationale PS à la conférence de presse, 8 mars 2022
Ce que le PS demande en priorité avec son initiative, c’est suffisamment de places d’accueil extra-familiales, de qualité, abordables pour toutes les familles et disponibles en toute région du territoire. En effet, l’offre actuelle est encore loin de couvrir les besoins réels.
Or suffisamment de place en crèches est une des conditions de l’égalité hommes-femmes. Cela contribue à une meilleure conciliation de la vie familiale et professionnelle. Aujourd’hui, les femmes assument la majeure partie du travail de care non rémunéré, avec notamment pour conséquences qu’elles gagnent moins, et auront plus tard une retraite moins élevée.
L’initiative sur les crèches veille à ce que tous les parents, indépendamment de leur revenu, puissent mieux répartir leur activité professionnelle et la garde des enfants. Elle propose une solution qui s’inscrit dans la continuité du congé maternité et garantit une place d’accueil à chaque enfant jusqu’à la fin de l’école primaire.
L’accueil extrafamilial des enfants doit être un service public, accessible et abordable. L’initiative sur les crèches est au service des enfants et conduit à une plus grande égalité des chances. Tout comme l’école, les structures d’accueil extrafamiliales doivent être accessibles à tous les enfants.
La qualité est bien sûr au cœur de nos préoccupations. Un accueil extrafamilial de qualité favorise le développement des enfants et l’encouragement précoce, et surtout renforce les enfants issus de familles socialement défavorisées. C’est bien connu : la qualité implique de bonnes conditions de travail pour les professionnels chargés de la garde des enfants. Ils fournissent un travail important et exigeant, mais mal rémunéré. Comme dans d’autres professions majoritairement exercées par des femmes, la reconnaissance et le respect manquent. C’est pourquoi, l’alinéa 3 demande de bonnes conditions de travail dans ce domaine.
Notre texte renforce aussi la liberté de choix des parents, qui doivent pouvoir choisir librement le mode de garde de leurs enfants en fonction des besoins de toute la famille. Or le choix d’une prise en charge institutionnelle extrafamiliale des enfants se heurte souvent à un manque de places adaptées, notamment dans les zones rurales et les agglomérations. De plus, les places de crèche sont trop chères pour de nombreux parents et les coûts varient énormément d’une région à l’autre. Cela doit changer ! C’est exactement ce que nous proposons avec l’alinéa 4 de notre initiative, avec la règle selon laquelle ces frais de garde ne doivent pas dépasser 10% du revenu des parents, l’accueil extrafamilial des enfants devient abordable pour toutes et tous. Notre initiative offrira une bouffée d’air aux familles.
L’initiative sur les crèches est positive pour l’économie. En moyenne, les pays de l’OCDE dépensent 0,8% du PIB pour la tranche d’âge de 0 à 3 ans, les pays scandinaves jusqu’à 2% et la Suisse seulement 0,1%. Lanterne rouge européenne en matière de financement de l’accueil extrafamilial des enfants, la Suisse oublie que les investissements publics dans l’accueil extrafamilial des enfants sont rentables économiquement : ils génèrent des recettes fiscales supplémentaires, combattent la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et réduisent les dépenses sociales et de formation.
Pour toutes ces raisons, je vous invite à signer notre initiative pour les crèches. Et merci pour votre attention.
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