Égalité salariale : manœuvre intolérable de la majorité bourgeoise (et masculine) !

Le Conseil des États était censé discuter de la Loi fédérale sur l’égalité entre hommes et femmes aujourd’hui. Il s’agissait de la première tentative sérieuse de combattre la discrimination salariale que subissent les femmes, interdite par notre Constitution depuis maintenant 37 ans et pourtant toujours aussi présente. Mais plutôt que de contribuer à une avancée et à des progrès en la matière, une courte majorité a décidé de renvoyer la proposition en Commission — autrement dit : aux calendes grecques !

La session du Conseil des États a aujourd’hui clairement fait savoir qu’il faudra longtemps encore avant que la discrimination salariale ne soit plus que de l’histoire ancienne. La Loi fédérale sur l’égalité entre hommes et femmes, qui aurait dû faire un pas de plus dans le processus parlementaire, a été renvoyée en Commission. La majorité bourgeoise du Conseil des États espère, avec cette manœuvre dilatoire, freiner autant que possible la mise en œuvre de cet article figurant dans notre Constitution depuis près de 40 ans, mais toujours inappliqué.

 

La modification prévoyait simplement que les grandes entreprises contrôlent leurs salaires tous les quatre ans. Il s’agissait d’instaurer une certaine transparence dans un domaine encore très tabou en Suisse. Ainsi, consacrer quelques heures administratives, tous les quatre ans, dans le but de renforcer les droits des femmes apparaît pour certains comme excessif. La décision conjointe du PLR, du PDC et de l’UDC est une gifle infligée à toutes les femmes professionnellement actives.

 

Pour Géraldine Savary, conseillère aux États (VD), « au lieu de combattre enfin la discrimination salariale, le Conseil des États a simplement choisi de faire blocus. Nous vivons en 2018 et n’avons pourtant toujours pas de majorité au parlement pour faire appliquer le principe de ‹ salaire égal pour travail de valeur égale › ». Le pseudo-argument de renvoi, utilisé par le PLR et le PDC, est éculé ! Le fonctionnement sur base volontaire a clairement échoué, la réalité le démontre au quotidien. « L’effort administratif aurait été minime et nombre de variantes différentes ont déjà été discutées en Commission. Le manque d’argument démontre la volonté des élus de droite : jouer la montre et repousser la mise en œuvre de mesures pour l’égalité salariale. »