Comuniqué de presse des Femmes socialistes du 15 novembre 2022
La Suisse ne remplit pas de nombreuses exigences de la Convention d’Istanbul contre les violences à l’égard des femmes, entrée en vigueur le 1er avril 2018. C’est la conclusion à laquelle est parvenu le groupe d’expert-es Grevio dans un rapport publié aujourd’hui. Les Femmes socialistes suisses demandent au Conseil fédéral de rapidement mettre en œuvre les recommandations de ce groupe. La révision du droit pénal en matière sexuelle, la garantie du financement des mesures de prévention et de lutte contre la violence, une perspective intersectionnelle ainsi que la garantie d’un nombre suffisant d’hébergements de protection sont des priorités.
Toutes les deux semaines environ, une femme meurt en Suisse des suites de la violence d’un-e partenaire ou ex-partenaire, une femme sur cinq subit des actes sexuels non désirés et 430 000 femmes de plus de 16 ans ont été violées, selon une étude gfs de 2019. Dans les écoles, en ligne, dans les relations de couple – on constate partout des augmentations de la violence basée sur le genre. « Il serait urgent de parler davantage de ces – vraies – discriminations », déclare Martine Docourt, co-présidente des Femmes socialistes suisse et députée au Grand Conseil neuchâtelois.« Avec la Convention d’Istanbul, nous avons à disposition les ressources pour mettre fin à cette violence. Mais il manque au Conseil fédéral la volonté politique d’enfin aller de l’avant en la matière. C’est incompréhensible. » Concrètement, le Grevio émet dans son rapport 59 critiques à l’égard de la Suisse. « Dans les jours et les semaines à venir, nous allons essayer de discuter de ces points au sein d’une alliance de femmes interpartis », conclut Martine Docourt.
La balle est dans le camp du Parlement
Grâce à l’impulsion des Femmes socialistes suisses, certaines discussions ont quand même déjà pu être entamées au Parlement. « La réforme du droit pénal en matière sexuelle, le financement d’une campagne de prévention contre la violence, la création d’un centre de consultation professionnel 24 heures sur 24 pour les victimes de violence, la révision de la loi sur l’aide aux victimes d’infraction ou la révision de l’article 50 de la loi sur les étrangers : toutes ces choses sont en route, il incombe maintenant au Parlement de les concrétiser », déclare Tamara Funiciello, co-présidente des Femmes socialistes suisses et conseillère nationale, notamment en vue de la révision du droit pénal en matière sexuelle qui sera soumise au Conseil national le 5 décembre.
La Suisse doit enfin poser les fondations d’une société égalitaire
Le rapport du Grevio le montre : il y a encore de nombreuses lacunes et problèmes auxquels il faut remédier de toute urgence. Les moyens financiers manquent également dans tous les domaines. « Simplement être contre la violence basée sur le genre ne suffit pas, il faut aussi être prêt-e à investir dans le travail avec les auteur-es de violence, l’aide aux victimes, les hébergements de protection, et les poursuites pénales », ajoute Tamara Funiciello. « Nous, les Femmes socialistes suisses, restons à l’écoute et continuons de travailler sur ce thème comme nous le faisons depuis longtemps déjà », explique en conclusion Martine Docourt. « Nous élaborons des interventions avec des expert-es et favorisons la collaboration interpartis afin de les déposer. Car l’élimination de la violence dans la vie de toutes les femmes est l’une des pierres angulaires d’une société égalitaire ».
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