Faire face à la pauvreté en Suisse

Lors de sa Conférence des membres de ce jour à Berne, le PS60+ a appelé à lutter contre la pauvreté et la précarité croissantes en Suisse. Dans une résolution y-relative, il exige un salaire minimum national de 4500 francs, l’accès automatique aux prestations sociales sous condition de ressources et s’est prononcé pour un NON clair à la réforme de la LPP le 22 septembre. Pour le PS60+, il est clair que des salaires, des rentes et des aides financières décents doivent permettre de vivre dignement.

« Dans un pays riche comme la Suisse, nous ne devons pas fermer les yeux sur la pauvreté », a averti Rita Schmid. Elle codirige le PS60+ avec Dominique Hausser au sein de la Co-présidence. La pauvreté touche toutes les générations, mais peut s’accentuer avec l’âge. « Si le montant des rentes baisse de plus en plus et que, parallèlement, de plus en plus d’argent se perd dans l’administration des caisses de pension ou des caisses-maladie, les gens ont moins d’argent à la fin du mois pour assurer leur quotidien et pour épargner », fait remarquer Dominique Hausser. « Cela a un impact négatif sur le pouvoir d’achat des prochaines générations de retraité-es. »

La centaine de membres présent-es a discuté de la résolution « Pour des rentes décentes : NON à LPP21 » pour un NON clair à la réforme des caisses de pension le 22 septembre 2024. « Nous ne devons pas continuer à transvaser l’argent des personnes disposant de bas ou moyens revenus dans la caisse du magasin en libre-service des managers des sociétés privées d’assurance, de finance et de gestion de fortune », déclare Rita Schmid. « À long terme, il faut renforcer l’AVS, car elle est plus efficace et plus fiable que la prévoyance professionnelle », rajoute Dominique Hausser.

Après une discussion entre les membres présent-es et la co-présidente du PS Suisse, Mattea Meyer, au sujet de la lutte contre la pauvreté comme thème prioritaire du programme du parti socialiste, Laura Brechbühler, responsable en matière de politique cantonale chez Caritas Suisse, a évoqué les chiffres impressionnants de la pauvreté en Suisse. 15,6 pour cent de la population suisse, soit 1,35 million de personnes, dont 275’000 enfants, sont touché-es ou menacé-es par la pauvreté. Près d’un cinquième des personnes en Suisse vivent dans un ménage qui ne peut pas payer une facture inattendue de 2’500 francs.

Salaire minimum national et versement automatique des prestations

Le troisième exposé de la Conférence des membres du PS60+ a été présenté par Alessandro Pelizzari. Le directeur de la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne (HETSL) a expliqué les chiffres, les causes et les réponses au phénomène de la pauvreté et de la précarité. Par exemple, les transformations en cours dans le monde du travail augmente le risque de précarité. « La fragmentation des activités des entreprises entraîne une individualisation des relations de travail », déclare Rita Schmid. « Cela affaiblit les partenariats sociaux. »

Les possibilités offertes par les nouveaux modèles de travail « flexibles » vont de pair avec le risque de précarité. C’est pourquoi le PS60+ s’engage avec sa résolution « Des revenus décents pour éviter la pauvreté », pour un salaire minimum national de 4500 francs pour toutes et tous et de 5000 francs pour les personnes ayant un diplôme professionnel. En outre, le PS60+ lance l’action nationale « Accès automatique aux prestations sociales » en déposant des interventions dans les parlements cantonaux afin de faciliter l’obtention de prestations complémentaires, de réductions de primes, d’allocations familiales ou encore de rentes transitoires par les personnes concernées. Des salaires, des rentes et des revenus sociaux décents doivent permettre de vivre dignement et être adaptés en permanence au renchérissement ainsi qu’aux progrès de la productivité.

Aperçu des résolutions du PS60+ du 1er juin 2024

Accès automatique aux prestations sociales
Pour des rentes décentes : NON à la LPP21
Des revenus décents pour éviter la pauvreté !
Vieillir, l’autre misère des immigré-es

En faveur d’une répartition plus équitable

Avec ses quelques 2900 membres, le PS60+ s’engage pour répondre aux préoccupations de la partie âgée actuelle et future de la société. Il accorde une grande importance à la solidarité intergénérationnelle et donne la priorité à l’amélioration des revenus des personnes à faibles et moyens revenus. Pour financer cette revendication et ses conséquences, il faut une redistribution plus juste entre les riches et les pauvres.

Le 28 septembre, le PS60+ invite à sa Conférence d’automne au Théâtre municipal d’Olten sur le thème « Numérisation et débat démocratique, formation d’opinion et participation politique ».