Augmentation de la franchise minimale : une attaque contre le pouvoir d’achat

 Pilule amère pour les assuré-es : le Conseil fédéral rejette certes l’adaptation automatique des franchises de l’assurance obligatoire des soins à l’évolution des primes d’assurance-maladie, mais il approuve deux motions de teneur identique qui vont dans le même sens. Cette démarche indécise témoigne d’un manque de courage. Le Conseil fédéral risque ainsi de faire peser encore plus lourdement sur les gens l’augmentation des coûts de la santé. Le PS combattra cette attaque contre le pouvoir d’achat de la population lors des débats parlementaires à venir. 

« Les primes ont plus que doublé au cours des 20 dernières années. Les assuré-es contribuent de plus en plus aux coûts de la santé. Et aujourd’hui, on nous propose de faire peser encore plus les coûts du système de santé sur le dos des gens », déclare la conseillère nationale Brigitte Crottaz (VD). « Cette décision est une attaque frontale contre le pouvoir d’achat des gens — particulièrement pour les personnes qui ont besoin de traitements médicaux à long terme et qui choisissent la franchise la plus basse possible. C’est un pas en avant vers une médecine à deux vitesses. »

En comparaison internationale, le financement du système de santé suisse fait partie des moins solidaires. En plus des primes maladie, qui peuvent représenter jusqu’à 14 % ou plus de leur revenu disponible, les ménages suisses doivent déjà consacrer en moyenne 5,5 % de ce revenu aux dépenses directes de santé. Dans l’ensemble de l’UE, ce sont 2 points de pourcentage en moins. « La Suisse est un des pays où les pouvoirs publics participent le moins aux dépenses de santé, et où les gens sont le plus sollicités », déclare le conseiller aux États Baptiste Hurni (NE). « Les coûts de la santé arrivent régulièrement en tête des préoccupations de la population. Plutôt que de faire reposer le financement des soins sur son dos, il faut agir pour garantir l’accès aux soins et maîtriser les coûts de la santé sans péjorer la qualité des prestations. »

Le PS Suisse combattra fermement tant les deux motions Dittli/Dobler rejetées par le Conseil fédéral que les motions Gutjahr/Friedli dont il recommande l’acceptation lors des débats parlementaires à venir. Il continue à s’engager pour un plafonnement des primes et poursuit ses travaux pour une caisse publique. Le Parti a en outre présenté en septembre 2023 déjà son plan pour des mesures efficaces et sociales contre la hausse des coûts de la santé.