Le PS regrette que le Parlement n’ait pas trouvé de solution pour les caisses de pension qui réponde aux objectifs initiaux : assurer les rentes, en garantir le financement, améliorer la situation des bas revenus. C’est pourquoi le PS, avec les syndicats, lancera le référendum contre le projet adopté aujourd’hui. Après avoir rejeté le compromis initial des partenaires sociaux, la droite a échoué. Même des associations professionnelles actives dans le domaine ont refusé le projet. Une solution serait pourtant plus nécessaire que jamais, notamment en ce qui concerne le pouvoir d’achat, l’égalité et l’opportunisme des assureurs.

« Le projet adopté aujourd’hui ne répond pas aux objectifs initiaux : il ne garantit pas les rentes et n’assure pas la couverture correcte des femmes dans la prévoyance professionnelle », déclare la conseillère nationale socialiste et co-présidente du PS Suisse Mattea Meyer. « C’est pourquoi nous lancerons le référendum contre le projet, avec les syndicats. » Renchérissement et absence de compensation en la matière, hausse des primes et des loyers : d’ici 2024, les retraité-es perdront probablement un mois de rente. « Cet affaiblissement du pouvoir d’achat est inacceptable », déclare le conseiller national socialiste et président de l’USS Pierre-Yves Maillard (VD).

Le PS exige une solution pour le système des caisses de pension qui garantisse les rentes, mette fin à l’opportunisme des assureurs et améliore les rentes des femmes et des personnes à bas revenus :

1. Renforcer le pouvoir d’achat et augmenter les rentes pour les bas revenus

Malgré l’augmentation des cotisations salariales, les rentes sont en baisse depuis dix ans. C’est pourquoi il faut renforcer la prévoyance vieillesse la plus efficace, l’AVS. Celle-ci paie des rentes plus élevées que le deuxième pilier avec nettement moins de recettes. Les personnes à bas revenus et celles qui ne sont pas affiliées à une caisse de pension profiteront tout particulièrement d’un renforcement de l’AVS. L’initiative pour une 13ème rente AVS demande précisément ce renforcement. Les coûts supplémentaires prévus par la réforme permettraient de financer une grande partie d’une telle 13ème rente AVS.

2. Tenir les promesses et améliorer les rentes des femmes

Une femme sur trois n’est pas affiliée à une caisse de pension parce qu’elle travaille à temps partiel et gagne trop peu. Lorsqu’une femme perçoit une rente LPP, celle-ci est en moyenne deux fois moins élevée que celle des hommes. C’est pourquoi la droite doit tenir ses promesses et améliorer enfin les rentes des femmes. Dans le deuxième pilier, cela peut se faire par exemple via le partage des revenus (« splitting ») des rentes ou les bonifications pour tâches d’assistance. Dans ce domaine, les femmes profitent le plus du renforcement de l’AVS. En effet, l’AVS est la seule qui prenne en compte le travail non rémunéré de prise en charge et d’éducation. C’est un gain énorme en termes de politique d’égalité.

3. Mettre fin à l’opportunisme et augmenter l’efficacité

La gestion de nos fonds de prévoyance est une affaire très lucrative qui se chiffre en milliards. Les grandes gagnantes sont les assurances et les banques. Leur participation trop élevée aux bénéfices et les coûts de gestion exorbitants sont les véritables gouffres financiers du deuxième pilier. Il faut mettre un terme à cette mentalité opportuniste, augmenter l’efficacité et la transparence. L’argent appartient aux assuré-es et doit atterrir plus efficacement dans leur porte-monnaie.