Le camp bourgeois torpille le financement de la 13e rente AVS

Malgré le oui très clair de la population à la 13e rente AVS, la majorité bourgeoise de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) veut renoncer complètement à un projet de financement. Elle refuse ainsi la mise en œuvre complète de cette décision populaire. Ce sont les personnes dont le pouvoir d’achat est de plus en plus mis sous pression qui en font les frais.

« Le camp bourgeois n’accepte pas le résultat des urnes », déclare Samira Marti, co-présidente du Groupe socialiste aux Chambres fédérales, à propos de la demande correspondante de la CSSS-N, exprimée dans une lettre adressée au Conseil fédéral. « Le vote de la population sur la 13e rente AVS a été extraordinairement clair, avec près de 60 % de oui. Il est donc d’autant plus honteux que le camp bourgeois n’accepte pas le oui et joue la montre. »

Pour le PS, il est clair qu’un torpillage du financement équivaudrait à une non-application de l’initiative. « Ce serait fatal, car une mise en œuvre rapide est plus que jamais urgente. Les loyers et les primes d’assurance-maladie ne cessent d’augmenter », déclare la vice-présidente du PS Suisse Valérie Piller Carrard (FR). « Le camp bourgeois doit prendre ce oui sans équivoque au sérieux et accepter de discuter d’un financement rapide et solidaire. Il n’est pas acceptable qu’il affaiblisse l’AVS pour faire passer plus tard une augmentation de l’âge de la retraite contre la volonté du peuple. »

Le oui à une 13e rente AI est logique

Malgré cela, il est réjouissant de constater que la CSSS-N se prononce en faveur de l’introduction d’une 13e rente AI qui, comme la 13e rente AVS, n’entraîne pas de réduction des prestations complémentaires. « Ce supplément annuel pour les bénéficiaires d’une rente d’invalidité est logique, car l’AVS et l’AI vont de pair. Il est pertinent de développer les deux systèmes au même rythme », poursuit la conseillère nationale Brigitte Crottaz (VD). « La 13e rente AI est également nécessaire et urgente pour les personnes concernées : un nombre supérieur à la moyenne de bénéficiaires de l’AI vit aujourd’hui dans des conditions précaires. »