« Sur mon visage, aucune ride ne trahit mon âge » : voilà à quoi ressemble le slogan-type des crèmes antirides destinées aux femmes. C’est un fait : être vieille, dans notre société, ce n’est pas glamour. Le but est de rester lisse et discrète le plus longtemps possible. Puis, lorsque l’on finit par devenir vieille, il est préférable de carrément s’effacer. Le « ne trahit pas mon âge » en dit beaucoup : l’âge des femmes est un tabou.
Malheureusement, cette façon de penser est très répandue chez les femmes, y compris les plus jeunes. Les discussions sur le vieillissement, sur l’AVS ou sur la pauvreté qui touche les personnes âgées (et particulièrement les femmes) ne sont pas glamour. Aussi peu glamour que les rides. Seulement voilà, des études scientifiques l’ont prouvé : les crèmes antirides coûtent cher et ne servent pas à grand-chose. Pour l’AVS, c’est différent et bien plus réjouissant : elle ne coûte pas si cher et profite aux femmes !
Les crèmes antirides coûtent cher et ne servent pas à grand-chose. Pour l’AVS, c’est différent et bien plus réjouissant : elle ne coûte pas si cher et profite aux femmes !
Pourquoi? Parce que l’AVS est le seul des trois piliers qui prend en compte le travail non rémunéré dans le calcul des rentes. C’est essentiel, car les femmes travaillent plus souvent à temps partiel et pour des salaires plus bas que ceux des hommes. Leur carrière est plus souvent interrompue, notamment pour cause de maternité. Tout ceci se ressent dans les prestations des caisses de pension. Une fois l’âge de la retraite atteint, 38% des femmes en Suisses ne comptent que sur l’AVS pour vivre. Une augmentation des rentes de 10%, telle que celle prévue par l’initiative AVSplus, serait certes bénéfique à toutes et tous, mais elle profiterait directement aux femmes.
C’est là que je me dis : d’accord, on ne peut rien faire contre les rides. Mais contre la précarité des aînées, si.
Natascha Wey, co-présidente des Femmes* socialistes suisses
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